« En football, tout va vite, très vite. Il y a une semaine, le Wydad était sur le point de perdre son premier match de Champions League sur tapis vert. Aujourd’hui, il se retrouve en tête de son groupe: deux matchs, deux victoires, cinq buts marqués et aucun encaissé. Le tout sans même jouer à domicile!
Ce retournement de situation, le Wydad le doit à lui-même: mais bien aidé, il est vrai, par la Fédération marocaine qui a fait ce qu’il fallait pour trouver un pays prêt à accueillir le match «délocalisé» face aux Kaizer Chiefs. Pour le reste, le Wydad a été au top, des dirigeants aux joueurs, en passant par le coach et son staff technique.
A une autre époque, le Wydad n’aurait pas forcément enchaîné les deux déplacements, en Angola et au Burkina Faso, trop longs et trop compliqués avec beaucoup trop de paramètres à gérer dans la continuité (voyages long courrier, escales de transit, séjours, etc.). Aujourd’hui, il l’a fait, et il a eu raison. C’était la bonne décision à prendre. Facile à dire, mais un poil difficile à réaliser. Parce que le club, l’air de rien, se retrouve finalement dans une longue expédition, un très long voyage loin du royaume, en quasi-concentration permanente. Sur cinq jours, plus les jours et les heures supplémentaires de voyage, cela devient un pari. Et il a été tenu, bravo!
Ensuite, il y a le terrain, c’est-à-dire les matchs. C’est une autre musique, et la moindre fausse note peut se payer cash. En plus d’être bien préparés physiquement, il faut tenir compte des conditions climatiques (chaleur, humidité) et de l’état des pelouses, où il est très difficile d’assurer la circulation du ballon au sol. C’est là que la partition du chef d’orchestre, coach BENZARTI, entre en jeu.
Un jeu direct, sans fioritures
Face au Petro Luanda, et encore plus face aux Kaizer Chiefs, le Wydad a carrément joué en mode commando. C’est-à-dire un jeu sans fioritures, direct, le plus souvent en première intention, pour ne pas multiplier les touches de balle. Le but ici est d’éviter les contacts, et donc les fautes et les blessures, mais surtout économiser l’énergie et éviter de fatiguer trop rapidement les organismes.
Pour réussir tout cela, il faut bien sûr ne pas se tromper dans les compositions du onze de départ et, après, faire les bons changements aux bons moments. Concrètement, BENZARTI, que l’on connait adepte du jeu offensif, a choisi de ne pas évoluer avec un bloc défensif bas, pour éviter une trop grande pression sur ses défenseurs et son gardien, et les longues courses à effectuer à la récupération du ballon. Le coach a aussi choisi, dans la foulée, de placer en relais deux à trois joueurs en soutien de la pointe Ayoub El Kaâbi: pour le pourvoir en bons ballons, mais aussi pour permettre au bloc-équipe de ne pas reculer et pour jouer à fond les deuxièmes ballons. Sur une surface bosselée, difficile à jouer, c’est exactement ce qu’il fallait faire.
Et quand, à l’heure de jeu, les organismes ne répondent plus (le cas surtout des joueurs offensifs), il faut apporter de la fraîcheur avec des sorties de banc bien senties (le cas de Msuva face aux Kaizers Chiefs, qui tue le match pratiquement à lui seul au meilleur moment).
Que l’on ne se trompe pas, le meilleur joueur du Wydad lors de cette expédition doublement victorieuse, s’appelle bien Faouzi BENZARTI dont la gestion des matchs a frisé la perfection! Ce qui n’enlève rien au mérite des joueurs, tous sans exception, avec mention pour Ayoub El KAABI toujours aussi généreux dans l’effort, le délicieux ELLAFI, le sobre JABRANE et le revenant OUNAJEM. Bravo les gars, les meilleurs footballeurs sont ceux qui savent voyager !»